Le communautaire, on n’a pas les moyens de s’en passer!
Le milieu communautaire au Québec a marqué l’histoire durant la semaine du 2 novembre 2015. Les actions de toutes sortes ont eu lieu dans toutes les régions, mobilisant des milliers et des milliers des personnes autour de l’action communautaire!
Un bref retour sur les actions régionales à Montréal:
Commission populaire pour l’action communautaire autonome
Le 2 novembre, près de 300 personnes provenant de divers groupes de Montréal ont participé à la Commission populaire pour l’action communautaire autonome. Les 13 témoignages ont mis en lumière le travail accompli auprès de la population, mais aussi les difficultés rencontrées à cause du sous-financement chronique en provenance du gouvernement du Québec. Le mouvement communautaire prend diverses formes : groupes de soutien, ateliers d’information, soupes populaires, hébergements d’urgence, aidants naturels, etc. La population n’a pas les moyens de se passer du travail accompli par ces milliers de groupes au Québec.
Les témoignages ont été recueillis par trois commissaires : Léa Cousineau, ex-conseillère municipale et première femme au comité exécutif de la Ville de Montréal; Michel Parazelli, professeur en travail social à l’Université du Québec à Montréal et Laurence Lagouarde, de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec. Selon les commissaires, les grands constats de l’événement sont le désengagement de l’État et la transformation qu’il impose vers une privatisation. Cette réorientation entraîne beaucoup d’inquiétude du côté des organismes communautaires.
Avant le début des audiences, des travailleuses du milieu communautaire (dont la coordonnatrice du RAFSSS) ont fait part de leurs préoccupations sur le sous-financement des groupes communautaires et ses impacts sur les femmes. Voici le texte que nous avons lu… NE PERDONS PAS DE VUE-2novembre2015
Pour visionner de belles images prises lors de la Commission, cliquez ici.
Manif du 3 novembre – #OnFerme – Dehors contre l’austérité!
Quelle mobilisation historique! Plus de 300 groupes communautaires de Montréal ont fermé leur portes et se sont réunis devant les bureaux du premier ministre Philippe Couillard afin de lui apporter les clés de leur organisme. Nous étions autour de 3000 ou 4000 dans les rues de Montréal, répondant à l’appel des campagnes Je tiens à ma communauté > Je soutiens le communautaire et Les droits ça se défend! Nos revendications:
- Le respect de l’autonomie des organismes communautaires et la reconnaissance de leur travail comme moteur du progrès social
- Le plein financement à la mission globale de tous les organismes d’action communautaire autonome qui y ont droit
- L’indexation annuelle des subventions pour suivre l’augmentation des coûts de fonctionnement
- La fin des compressions budgétaires et un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux
La couverture médiatique était très bonne et diversifiée. La Commission du 2 novembre a eu une bonne couverture, mais la manif du 3 novembre a fait la une du journal Le Devoir le lendemain. Tout au long de la semaine, les actions menées par les groupes communautaire ont occupé un espace important dans l’actualité, et ce, tant dans les journaux qu’à la radio ou à la télé. Par ailleurs, la coordonnatrice du Réseau d’action des femmes en santé et services sociaux a été interviewée par CTV News lors de la manif du 3 novembre.
“Our funding hasn’t moved in so many years, and the cost of living keeps on increasing, it’s as if we’re moving backward,” said Diana Lombardi of RAFSSS, a network that provides support for women. (…) We really can’t imagine that this is going to stop today. This is probably the beginning of a movement that is going to get larger and larger,” said Lombardi.
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Et des suites… ?
Pour faire suite à notre mouvement de mobilisation historique, les déléguées et délégués de la campagne « Je tiens à ma communauté > je soutiens le communautaire » a rencontré la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, madame Lucie Charlebois. Cette dernière n’a alors pris aucun engagement en faveur du rehaussement du financement des groupes communautaires du domaine de la santé et des services sociaux, demandant aux groupes de « patienter ». Lire le communiqué publié suite à cette rencontre du 3 décembre 2015.